Cèdre
Je suis le Cèdre
Pour me rejoindre tu dois gravir ce chemin dans la montagne. Passe par les chemins de forêt puis continue pour arriver à la lande, jusqu’au monastère qui a vue sur la vallée. Ce monastère magnifique est en vieilles pierres arrondies, usées par le temps, le vent, arrondies par la dureté de la vie. Tu croiseras des moines qui cultivent les plantes médicinales et potagères, qui prennent soin de leur jardin, dans le silence. Ce silence est pénétrant, il te bercera. Tu te sentiras dans un havre de paix. Il n’y aura pas de rires, mais des regards bienveillants.
Tu pourras te recueillir dans ce jardin où les roses sont blanches, d’un blanc pur, d’une grande pureté. Au bout du jardin je suis là. A mes pieds tu trouveras mes graines, échappées de mes cônes restés sur mes branches.
Je suis le gardien du lieu, le gardien du monastère. Les moines me respectent. Ils respectent le silence que j’impose, que je dégage, autour de moi, j’ai créé un havre de paix blanche. Tu pourras te tenir debout en face de moi, et me regarder dans toute ma hauteur. Et moi je te regarderai dans toute ta hauteur, des pieds à la tête, et tu apprendras à travers le silence à lire en toi. Dans ce monde tu reçois tellement d’information, par la vue, l’ouïe, les senteurs, le toucher. Auprès de moi, tu trouveras les informations en toi, pas besoin d’aller à l’extérieur, le silence et la paix te permettront de t’intérioriser, et moi tel un bienveillant je m’assurerai qu’en ce lieu personne ne te dérange. Que personne ne te parle, te demande ce que tu ressens, pourquoi tu es ici, non. Car chacun sait que dans ce lieu nous restons dans le silence et c’est notre cœur qui prend le relais. Et je veux faire un cœur à cœur avec toi, un lemniscate, l’infini, dans la lenteur, dans la blancheur, dans la pureté et le recueillement car je suis le Cèdre et je te permets de te recueillir aujourd’hui.
Séquoia
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